Saint-Macaire



Saint Macaire, que la tradition bordelaise présente comme un disciple de saint Martin de Tours, fut un évêque régionnaire qui, avec les saints Cassien et Victor, prêcha l’Évangile sur les bords de la Garonne dans la région de Langon, à quarante kilomètres de Bordeaux. Il fut inhumé dans un prieuré portant le nom de Saint-Laurent, qui devint Saint-Macaire. Une ville qui prit son nom se développa autour du prieuré et une vaste église y fut construite, qui en demeure le centre. Il mourut au Ve siècle. Au IXe siècle, ses reliques furent transportées à la cathédrale de Bordeaux.




A VOIR
Eglise Saint-Sauveur
Exceptionnel édifice religieux à chevet triconque (en forme de trèfle), l’église Saint-Sauveur et Saint-Martin de Saint-Macaire étonne par son aspect massif et monumental. De fondation romane, le monastère de Saint-Macaire, placé en 1027 par le Duc d’Aquitaine sous la tutelle de l’abbaye de Sainte-Croix (Bordeaux), reçut l’influence architecturale de l’archevêché de Bordeaux lors de l’essor de l’art gothique en Gironde. En témoignent les voûtes à croisées d’ogives de la nef ainsi que le portail (XIIe siècle) – maltraité durant les guerres de religions par les Huguenots – aux voussures ouvragées de vierges ainsi que d’anges qui surplombent le tympan, dont les sculptures représentent le Tribunal Suprême et les onze apôtres sans Judas. 

Le clocher hexagonal fut élevé au XIVe siècle et modifié au XVIIe. A l’entrée nous accueillent les antiques vantaux monumentaux datés de 1240 exposés dans le narthex (vestibule entre le portail et la nef). L’église est ornée de peintures murales vraisemblablement exécutées au XIVe siècle (restaurées en 1825). Principalement exécutées sur les voûtes du choeur, elles présentent entre autres la parabole des vierges sages et des vierges folles (arc triomphal), la vie de Saint-Jean l’évangéliste (carré du transept), l’apocalypse de Jean (cul-de-four du maître-autel)… Les chapiteaux ouvragés du choeur sont aussi remarquables, on y retrouve des scènes bibliques telles que le sacrifice d’Isaac, Daniel dans la fosse aux lions ou encore l’Annonciation. 

L’église possède un certain nombre de sculptures dont saint Antoine de Padoue, un Christ en bois doré du XVIIIe siècle ainsi qu’une Vierge à l’enfant en bois de chêne peinte et dorée datée du XVe siècle. Un imposant tableau du XVIIe siècle présente saint Macaire plaçant la ville sous la protection de la Vierge. Sur la tribune, élevée à la fin du XIXe siècle, un orgue imposant est juché, illuminé par une monumentale rosace. 

A proximité de l’église, on trouve le prieuré Saint-Sauveur, dont ne reste visible qu’une série d’arches et de colonnettes soutenant une galerie où ont été entreposés des sarcophages. Les bâtiments attenants, anciens réfectoires et cellules, abritent aujourd’hui la bibliothèque et un centre culturel. Dans le cloître, entre l’église Saint-Sauveur et le prieuré, un puits monolithe est encore en place. L’ensemble est restauré depuis 1968 par un chantier de bénévoles macariens. Lors de fouilles organisées en 1967, un niveau antique a été mis au jour dans la galerie septentrionale du cloître, ainsi que des salles et une abside. La découverte de sarcophages atteste la réutilisation postérieure de l’édifice en nécropole mérovingienne. 


Cité médiévale de Saint-Macaire
La cité médiévale de Saint-Macaire forme le verrou historique du Bordelais sur la Garonne, à l’endroit où s’épuise la marée. C’est un site inscrit depuis 1965 avec de très nombreux immeubles classés Monuments historiques ou inscrits à l’Inventaire Supplémentaire. Du monastère subsiste l’aile sud du cloître, dominant les remparts et ponctuée de colonnes monolithes.


Place du Mercadiou (XIIIe et XIve siècles)
La place du marché (mercadiou en gascon) constitue le principal pôle laïc de la cité médiévale. De forme trapézoïdale, vaste de 1 500 m², elle est encadrée par des arcades jumelées s’ouvrant au pied des maisons sur de véritables rues couvertes (qui au Moyen-âge abritaient les étals des marchands).