Ligugé


53 - Ligugé



Traversée par le Clain, ce village encaissé au fond d’une vallée est célèbre par son Abbaye de bénédictins fondée en 361 par saint Martin. Cette abbaye qui a été le premier monastère de Gaule fut restaurée en 1853 par dom Guéranger, puis fermée en 1901 avant d’être réoccupée en 1923.




Rabelais fut un hôte célèbre du village, et une tour de l’abbaye porte son nom. 

En 361, saint Martin décida, avec l’accord d’Hilaire, de fonder une communauté monastique. Hilaire lui offrit de s’installer dans les communs d’une villa gallo-romaine en ruines, située à sept kilomètres au sud de Poitiers. Il y construisit une cabane. Autour de Martin, de nombreux disciples se rassemblèrent, logeant dans de petites huttes séparées et dans les grottes qui subsistent encore sur les territoires de Saint -Benoît et de Ligugé. Il en fit des missionnaires joignant à une vie de méditations et de prières une vie active; ils évangélisèrent la contrée dont ils défrichèrent le sol; ils instruisirent le peuple et soignèrent les malades, parfois par des guérisons extraordinaires. Ce lieu devint le premier Monastère d’Occident : Lucoteiacum (lieu de petites cabanes), aujourd’hui Ligugé.




A VOIR
Abbaye Saint-Martin
Lors de fouilles, on retrouva la première basilique sous l’église actuelle, qui fut bâtie sur le lieu de résurrection du catéchumène. On a retrouvé le sol et une partie des murailles de cet édifice du IVe siècle. Au VIIe siècle, le Monastère adopta la règle bénédictine. Il fut restauré en 1853; on construisit de vastes cloîtres et une bibliothèque. En 1929, une église claustrale épurée y fut ajoutée. Après la guerre, les moines créèrent un atelier d’émaux pour faire vivre leur communauté. De nos jours, trente moines bénédictins y perpétuent la tradition. Ils éditent des revues et publient des livres de théologie et d’histoire. Depuis 2005, les moines produisent le scofa, gâteau aux amandes, spécialité locale. Chaque année, l’Abbaye de Ligugé accueille et héberge plus de 12 000 personnes. 

Chapelle du Catéchumène
C’est à Ligugé que Martin accomplit le premier de ses miracles: le miracle du catéchumène. Un jeune homme était venu se joindre aux novices. Or, un jour, il fut atteint si violemment de langueur et de fièvre qu’il mourut sans même qu’on eût pu le baptiser. Lorsque Martin revint, il s’enferma avec le cadavre et, à force de prières, il le ressuscita. À l’endroit même où s’opéra ce miracle, s’élève maintenant une chapelle qui était un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés du Poitou. Une légende attribue le trépas du catéchumène à une piqûre de vipère; longtemps, les gens ont pensé que, grâce à la puissance de saint Martin, les vipères rouges et noires qui infestaient les environs ne pouvaient piquer personne. L’édifice remonte au XIIIe siècle ; il a été restauré au XIXe siècle. À l’intérieur, on peut lire le récit du miracle par Sulpice Sévère. On trouve également un vitrail moderne en dalle de verre représentant saint Martin.

Église Saint-Martin
Sa construction remonte au XVIe siècle. Le portail s’ouvre par une porte à deux vantaux de bois sculptés. À droite, saint Martin donnant la moitié de son manteau au pauvre d’Amiens. À gauche, un évêque dans une niche. Au-dessus du linteau de pierre, une statue moderne de saint Martin évêque, œuvre du Père Jean Gourbeillon, remplace une ancienne Charité de saint Martin. À l’intérieur, on trouve des vitraux historiés de 1856. Le vitrail sud rappelle six épisodes célèbres de la vie de saint Martin. Un autre vitrail représente saint Martin évêque.

Crypte
Située sous l’église, la crypte occupe la place de la cave romaine où Martin édifia sa basilique. Elle vient d’être restaurée.