Cognac



Cognac se trouve sur les rives de la Charente. Située à l’époque gallo-romaine entre la voie Saintes-Limoges et Saintes-Périgueux, Condate se trouvait alors dans la Civitas Santonensis, le pays des Santons. Les sites gallo-romains sont nombreux le long du canal Saint-Simon et près de la fontaine Saint-Martin. Peu d’éléments dans la ville subsistent de cette période, si ce n’est l’énigmatique site de la Haute-Sarrazine, sans doute l’un des tout premiers lieux vinaires, la viticulture ayant été introduite durant cette période.




A partir du Moyen-âge, un bourg se créa autour du port sur la Charente, axé sur le négoce du sel, alors qu’un autre avait vu le jour autour du château; bourg du Prieur et bourg du Château furent unis par une enceinte fortifiée. La prospérité de Cognac est née à cette époque du commerce du sel et du vin et que se disputaient Anglais et Français.

La châtellenie de Cognac faisait partie au XIIe siècle du Comté d’Angoulême. François de Valois-Angoulême, le futur François Ier, naquit le 12 septembre 1494 au château.




Les rois Valois confirmèrent les privilèges de la ville. Il n’en fut pas de même avec les Bourbons. Ceci eut pour conséquence de réduire l’importance de la place du négoce du sel, mais les Cognaçais surent réagir et le commerce du vin se développa, aidé en cela par les relations, souvent familiales, entretenues avec l’Angleterre et la Hollande, de nombreux natifs huguenots s’y étant réfugiés. Le vin voyageait mal par mer, et les marchands européens décidèrent de le brûler, c’est à dire de le distiller, ainsi naquit la « liqueur des dieux ». En 1651, pendant la Fronde, Cognac eut à soutenir un siège resté fameux dans l’histoire. Louis XIV accorda quelques privilèges à la ville pour la remercier de son soutien. Le XVIIIe siècle cognaçais vit le développement de son nouveau négoce et l’installation de familles anglo-saxonnes.




C’est à partir du XIXe siècle que les exportations d’eau-de-vie apportèrent à la ville une prospérité dont témoignent les hôtels des négociants. En 1888, dans une de ces familles, naquit Jean Monnet, l’un des pères fondateurs de l’Europe! L’image de Jean Monnet reste très présente dans sa ville natale: une des places centrales et le lycée portent son nom; le « Prix Jean-Monnet » du Salon de la littérature européenne couronne un écrivain européen traduit en français et publié, en France, dans l’année.

Trois des quartiers de Cognac sont très anciens, le Vieux Cognac, qui entoure le château sur la rive droite de la Charente, et les quartiers Saint-Jacques et Saint-Martin qui correspondent à d’anciennes paroisses, pour Saint-Martin antérieure à celle de Cognac, pour Saint-Jacques lieu réservé aux pèlerins sur la rive gauche du fleuve.




A VOIR
Château et porte Saint-Jacques
Le château de Cognac est mentionné dès le Xe siècle. Il fut la résidence favorite des Valois d’Angoulême. 

La porte Saint-Jacques ou porte des Ponts faisait partie de l’enceinte de la ville. Elle commandait un pont aujourd’hui disparu. Elle fut reconstruite à la fin du XVe siècle et est restée identique jusqu’à aujourd’hui.
Eglise Saint-Léger. C’est la plus belle église de Cognac : église prieurale fondée au XIe siècle, son architecture va du XIe au XIXe siècle, avec plusieurs éléments remarquables, dont son portail du XIIe siècle avec son décor de signes du Zodiaque; la façade romane du XIIe siècle a été modifiée au XVe par le percement d’une très grande rosace. La quatrième voussure du portail avec son décor classique en Charente représentant les occupations des mois de l’année est particulièrement intéressante.

Le cognac
Dans la région de Cognac, l’activité économique est principalement centrée sur le cognac. La ville a donné son nom à cette eau-de-vie fine, qui doit être produite sur certains terroirs autour de Cognac en respectant des normes et des règles de production afin de pouvoir obtenir l’appellation cognac. Les cinq plus grosses maisons de cognac à Cognac sont: Hennessy, Martell, Rémy-Martin, Camus et Otard. Les chais de vieillissement ont quitté la ville pour des raisons de sécurité suite aux risques d’incendie.

La Gabare "la Dame Jeanne"
C’est la plus grande réplique française d’une gabare, qui a été mise à l’eau en 2002. De mai à septembre, elle transporte les passagers pour une croisière où faune, flore et patrimoine sont au rendez-vous.

Eglise Saint-Martin
Des traces attestent d’une présence au faubourg Saint-Martin d’un petit village carolingien et mérovingien autour d’une fontaine votive qui fut transformée au IVe siècle en chapelle, probablement par l’évêque Saint Martin de Tours lui-même. La nécropole proche de l’église Saint-Martin a été utilisée du VIIe siècle au XVIIIe siècle et a longtemps été la plus grande nécropole de la région.