Ciran

Ciran a une origine très ancienne. La découverte de nombreuses monnaies impériales, les vestiges de la voie romaine qui allait de Loches à Poitiers, en passant par Ligueil, semblent indiquer que sa fondation remonte aux premiers siècles de notre ère. Ciram est le premier nom du village en 1290. Il devint à partir du XVIe siècle Ciran-la-Latte, puis Ciran. Grégoire de Tours (évêque de Tours de 573 à 594) relate que Saint Martin, lors d’une tournée dans son diocèse, passa à Ciran où il édifia une église. Sous le gouvernement mérovingien, Ciran fut le siège d’un atelier monétaire. Les monnaies d’or étaient frappées de Cisomo Vico (nom de Ciran au VIIIe siècle). Entre 1400 et 1500, 170 ha de terre furent défrichés, et cette rapide prospérité se manifesta par l’établissement de six moulins sur les rivières de l’Esves et de l’Estrigueil. La Révolution provoqua une décadence rapide. Toutes les familles nobles ainsi émigrèrent en masse, si bien que tous les artisans qui vivaient de leur clientèle abandonnèrent le pays.

A VOIR
« In vicis quoque id est Alingaviensi, Solonacensi, Ambacensi, Cisomagensi, Tornomagensi, Condatensi, destructis delubris baptizatisque gentibus ecclesias edificavit ». Grégoire de Tours, Histoires X, 31 [Saint Martin] a également édifié des églises dans des bourgs : Langeais, Saunay, Amboise, Ciran, Tournon, Candes, après avoir détruit les temples païens et baptisé les habitants.

Église Saint-Symphorien
L’église primitive a été fondée par saint Martin, la construction a été rehaussée au XIe siècle. Une légende raconte que la statue de saint Joseph en bois située dans l’église aurait fait une farce aux charpentiers qui recouvraient la toiture de l’édifice, et qui lui avaient fait des remontrances parce qu’il ne les aidait pas alors qu’il faisait grand froid. Le lendemain,la toiture était à nouveau dépouillée de ses ardoises, les lattes liées et les clous rangés. Sous la neige, les charpentiers suivirent saint Joseph à la trace, jusqu’à la Chapelle Blanche, où il disparut dans un paysage d’arbres fleuris (Selon la tradition de cette commune relative à saint Martin). Depuis, on dénomme Ciran « la Latte », à cause des lattes enlevées de l’église.

Parc du château des Repelières
Une borne a été découverte sur le vieux chemin de Ligueil à Esves-le-Moutier. Elle délimitait probablement les propriétés de la Basilique Saint-Martin-de-Tours, à la limite de Ligueil et de Ciran. Haute d’un mètre, cette borne tournée vers Ligueil porte l’inscription« Simi Oia », traduite par « Sancti Martini », « Saint-Martin », « omnia », « toute chose ». En 1905, elle fut transportée dans le parc du château des Repelières.